DALAÏ-LAMA : Compassion 17
4 – Développer la compassion (suite) : « L’équanimité »
Puisqu’une authentique compassion est universelle et impartiale, il faut commencer par la développer en développant l’équanimité envers tous les êtres.
Selon le bouddhisme, la personne que l’on considère comme un ami ou un parent dans cette vie a pu être notre pire ennemi dans une vie antérieure. On peut appliquer le même raisonnement à la personne que l’on tient pour ennemie : bien qu’elle nous fasse du tort et nous soit nuisible au cours de cette vie, ce fût peut-être notre meilleure amie, voire notre mère, dans une vie passée. En réfléchissant au caractère fluctuant de nos relations avec autrui ainsi qu’au potentiel présent en chaque être de devenir tantôt ami, tantôt ennemi, on apprend à développer cette neutralité d’esprit appelée « équanimité ».
Cet entraînement demande un certain détachement, mais faut-il comprendre le sens de ce terme. Parfois en entendant parler du « détachement » bouddhiste, certains pensent que cette tradition prône l’indifférence. Il n’en est rien. Cultiver le détachement consiste à supprimer les émotions fondées sur des considérations superficielles quant à notre proximité ou notre distance vis-à-vis d’autrui. Puis à partir de là, il est possible de développer une compassion véritablement universelle. « Détachement » ne signifie pas « indifférence » au monde où à la vie -c’est précisément le contraire. Une profonde expérience de détachement constitue le terrain sur lequel se bâtit une authentique compassion envers tous les êtres.
…/… (A suivre : La compassion globale)
[Transcription tiré du livre « Les voies spirituelles du Bonheur »]
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