Comme pour la bière, avec ou sans faux col, la vie : avec ou sans compassion? Aucun problème, chacun fait comme il le désire et surtout comme il l’entend.
Cependant, pour éviter certaines confusions, certains amalgames et quelques raccourcis, ce qui suit est un petit réglage intermédiaire avant publication d’une nouvelle « Transcription sur La Compassion » et aussi une réponse à un commentaire sur la transcription n° 24. J’avais 2 solutions : répondre ou ne pas répondre (laisser p…ser 😉 ), j’ai choisi de répondre! 🙂
A l’origine de ces publications était mon désir de parler de la « compassion », tellement galvaudée. Mais le Dalaï-Lama l’ayant si bien décrite, expliquée, je ne voyais pas le besoin de m’exprimer moi-même sur le sujet mais simplement partager cette vision moderne, raisonnée et expérimentée.
Cependant, je trouve qu’il est nécessaire de donner un certain éclairage à ceux qui n’oseraient pas commenter et auraient le même type de réflexion. Voici donc le commentaire en question et ma réponse mis en article car c’est un peu long pour un commentaire.
« Je comprends bien, comme tu dis, « qu’il n’est aucunement question, ici, de faire de prosélytisme. » Sauf que tout ça y ressemble. Pourquoi pas une chronique sur la religion animiste, ou sur les religions monothéistes? Ma seule religion, c’est la culture. C’est par là quon élève les valeurs. Je ne vois pas j’aurai de la compassion pour mes ennemis. Jésus a détruit les marchands du temple »
Le prosélytisme, si je ne me fourvoie, c’est vouloir plus qu’ardemment convertir quelqu’un à ses idées, comme on dit « prêcher pour sa …. ». J’aurais dû préciser prosélytisme « religieux »… mais ça ne change pas grand-chose ….
Pourquoi pas une chronique sur la religion animiste, ou sur les religions monothéistes? : je pourrais éventuellement faire ce genre de chronique et, même si je suis assez férue de comparaison des religions, je suis loin d’être suffisamment pointue pour ce genre de chronique. Mais surtout, ce n’est pas le sujet, car le livre que je retranscris (en partie) n’est pas une chronique religieuse.
Je tiens donc à repréciser : tous les articles publiés dans cette section, parlent uniquement d’une seule chose « la compassion » sous différents angles; effectivement c’est une forme de pub prosélytisme 😉 pour la compassion, mais surtout pas pour convertir à je ne sais quoi de religieux d’un bord ou d’un autre. Ce n’est pas parce que c’est le Dalaï-lama qui en parle que c’est religieux. Dans tout le livre, il met parfois en perspective la compassion par rapport aux religionS en général, et aussi par rapport à sa philosophie, le bouddhisme -qu’il connaît parfaitement et pour cause- mais pas seulement. Il parle de la compassion face ou avec la politique, l’entreprise, la famille, etc. (Je pense qu’il peut être judicieux de rappeler que les bouddhistes ne croient pas en un Dieu…).
Question : c’est QUOI alors la « compassion »?
Ce n’est pas une religion, pas un dogme, pas une doctrine; il faut aussi oublier le sens trop réducteur de « pitié » -qui est malheureusement donné en définition dans notre dictionnaire-, ce n’est pas non plus du « béni-oui-oui ».
C’est philosophiquement et simplement se dire que :
tout être humain à le droit d’être heureux, le droit au bonheur
et par déduction, le droit de ne pas souffrir ou d’éviter de souffrir (comme vous, moi, si, si, si -ce principe est expliqué à plusieurs reprises, dans les retranscriptions de 1 à 24….).
Si j’osais… Allez j’ose! Le mot compassion pourrait résumer assez bien, l’esprit de La déclaration universelle des droits de l’homme qui, il me semble, est basée sur les principes de la raison et de l’expérience¹. Et là j’avoue que pour cette déclaration un peu plus de prosélytisme ne serait peut-être pas inutile, non ? 😦 …. Puisque ce mot est connoté religieux, bien à tort, la déclaration devrait faire des miracles merveilles ! Ah zut… aurait dû… mais c’est encore loin d’être le cas (Ce que j’en dis……).
Le commentaire dit : Ma seule religion, c’est la culture. C’est par là qu’on élève les valeurs. Si on entend par « culture », « connaissances dans différents domaines et aussi enrichissements de l’esprit par des exercices intellectuels », oui c’est important, très important, c’est la base. Pour ce qui est des « valeurs », je présume que c’est dans le sens de « Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d’un point de vue personnel ou selon les critères d’une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre ». Là aussi, c’est ce que défend le Dalaï-lama pour la compassion, avec un petit plus dans le sens où il y voit une valeur totalement universelle au-delà donc des chapelles, sociétés,etc.
Mais, mais, mais :
n’y a-t-il pas Culture, que par ce qu’il y a LES AUTRES ?
……et …..les autres ……?!! Le hic c’est que nous ne sommes QUE des êtres humains et que nos « ennemis » – parce qu’on a des ennemis et si on n’en a pas, on s’en cherche!! – son voisin, son collègue, sa famille, le pékin lambda d’à côté ou de très loin, etc. on ne leur donne malheureusement pas ce droit au bonheur et résultat : nous n’avons aucune compassion. LE BONHEUR C’EST QUE POUR NOTRE POMME! On n’en a pas assez pour le distribuer! (je sais, je suis ironique, ça m’a valu quelques heures de colles et autres joyeusetés 😉 )
Il est aussi question de J.C. qui a « détruit » les marchands du temple. Heuuuu…. il a peut-être envoyé valser les étals, « piqué une grosse colère » 😉 et les a chassés, PAS détruits.
La compassion, ce n’est pas tendre l’autre joue, ça n’empêche pas de savoir dire « niet » quand il le faut et de foutre des coups de pieds au c… 😉 Ce n’est pas pour autant qu’il faille condamner nos « ennemis » au bûcher (c’est encore de l’ironie 😉 )
Pour résumer :
J’ai droit au bonheur
Tu as droit au bonheur
Il a droit au…
Nous avons…, etc….. Ce n’est que ça la compassion ! 🙂
Mais c’est tout un programme! Et là j’avoue, mea-culpa, je veux bien tout le prosélytisme du monde sur cette conjugaison qui n’a rien, je dis bien RIEN à voir avec une religion -les religions en parlent OK, (on voit ce que ça a donné et donne encore d’ailleurs…), mais simplement avec l’humanisme dans son acception philosophique. Et c’est ce dont le livre du Dalaï-Lama parle de long en large et en travers !
Si j’osais…Allez j’ose encore… (j’adore) Il me semble que « certains » philosophes de tous poils, acabits, époques, confessions -ou non- ont cherché à donner des pistes (à défaut de solutions) pour le bonheur des gens, des personnes, du peuple, du prolé… (Huuu j’en entends qui hurlent…. 😆 )
Encore un truc, en France n’aurait-on point aux frontons des écoles, des mairies, etc. « LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ« ? Ce n’est pas fait uniquement que pour prendre la poussière ! 👿 Quand on est libre on est heureux (enfin on le devrait); égalité : tout le monde doit et devrait être libre donc heureux et, fraternité : on devrait être heureux que les autres soient heureux et vouloir qu’ils le soient! C’est ça la compassion. (Oui je sais on n’est pas sortis de l’auberge ! C’est pas pour autant qu’il ne faut pas essayer ¹)
J’en entends qui vont me dire « Ouais c’est un peu du pipeau cette devise! ». C’est pas….. faux, comme dirait l’autre, mais c’est juste pour démontrer que ce n’est pas plus religieux que ça…..et plutôt révolutionnaire 😉
J’arrête là le « petit » réglage sinon on va partir dans des considérations métaphysiques sur le sens de la vie, « qu’est-ce qu’on fabrique ici? », j’en passe et des meilleures et on a autre chose à faire ! N’est-ce pas ? 😉 Oui je sais je suis pénible avec mon ironie à 2 balles 😛
Bon, alors… ce sera avec ou sans faux col ? 😉
©Catherine Bocher