Légitimité or not légitimité ?

Je m’en vais vous parler #légitimité.

Mais suis-je légitime à vous en parler ?

Telle est la question

Deux expressions, assez synonymes, viennent à l’esprit : « Il est légitime »  et aussi « Il fait autorité ». Je resterai sur le mot « #légitimité » pour éviter que l’on parte dans tous les sens.

Quand on vous dit : « Quelle légitimité avez-vous pour parler, écrire, agir, etc.? » (En tous domaines : de la cuisine, à l’astrophysique en passant par le sport, la psychologie ou la métempsychose et que sais-je.) il serait bon de se poser une première question :

QU’EST-CE que la #légitimité ? *

Ce n’est pas évident à définir ! Déjà, éviter absolument d’amalgamer légitime/légitimité avec légal/légalité.

Quand la légalité s’intéresse strictement à ce qui est conforme à la loi, la légitimité elle, va du droit positif (la loi) au principe d’équité, de justice (ce qui est juste) dans l’expression d’un accord tacite d’une société ou d’un groupe, à un moment donné.
Il faut aussi penser à l’évolution de la légitimité dans le temps :

« Schématiquement, trois formes principales de légitimité du pouvoir se sont succédé historiquement. La légitimité sacrée ou guerrière fondait le pouvoir des rois et chefs des sociétés traditionnelles. La légitimité étatique et scientifique s’est substituée à ce modèle. Un nouveau principe de légitimité « rationnelle négociée », fondée sur la compétence des individus et leurs négociations, s’est ajouté aux précédents dans la société contemporaine. » [Sources : Sciences humaines – Les fondements de l’autorité].

Ce sont donc là des questions subjectives de cultures, mais aussi de morales, d’éthiques et j’ajouterai surtout de « personnes ».

Vous avez remarqué que j’ai mis des « s » partout. Et oui, c’est  suivant… l’endroit, le moment (et l’âge de la grand-mère…).

Je ferai remarquer seulement une chose : si vous pensez, dîtes, faîtes des grosses « bêtises » vous pouvez être « légitime » (pour certains) à les penser, à les dire, à les faire… et c’est la légalité qui prendra le relais si vous allez au-delà du droit du moment.

La « légitimité » serait donc largement différente de la légalité.

Deuxième question à se poser :

QUI sont ceux qui posent cette question sur votre légitimité ?

Je verrais principalement 2 catégories :

  1. Les bardés de diplômes, les « anciens bourrés d’expérience » MAIS affolés à l’idée de perdre leurs prérogatives, qui freinent des quatre fers et vous refoulent. Ils ne veulent surtout pas être dépassés (dans tous les sens du terme), car ils pensent tout savoir. Qui n’a pas déjà entendu : « Vous êtes plombier, médecin ? «  et autres joyeusetés ? (Il faut attendre leur retraite ou souvent leur enterrement pour avoir une petite chance de devenir légitime après eux…)
  2. A contrario, les sans études, sans expériences, mais surtout les « envieux » qui eux, tirent en arrière. Ils veulent que tout le monde soit ignare, ainsi ils se pensent tout autant et même plus intelligents…car ils ne peuvent et/ou ne veulent ni réfléchir par eux-mêmes, ni se documenter, ni apprendre, etc. (Ils sont à la cave et vous y veulent aussi ! Ce sont ceux qui n’ont même pas l’idée de tenter de monter au R-d-C)

C’est un peu simpliste, mais cela donne une orientation pour se faire une petite idée de « qui » est en face de vous, et à chacun d’affiner sa vision.

La troisième question, la principale :

Suis-je légitime ? Par rapport à qui, à quoi ?

Vous avez des diplômes ou pas, vous avez une expérience ou pas, MAIS vous avez un feeling/ressenti, une compréhension, des résultats dans tel ou tel domaine pourquoi ne seriez-vous pas légitime ? Et comme expliqué précédemment, vous pouvez être parfaitement légitime lundi pour 3 ou 100000 personnes sur un domaine quelconque et le mardi oups… plus rien ! (c’est une image 😉 )

Vous pouvez aussi être légitime vis-à-vis de certains et illégitime vis à vis d’autres au même moment.

La « légitimité » serait donc très subjective et relative.

Vous rendez-vous compte de l’absurdité de cette question, le plus souvent ? !

Exemple : Vous donnez une recette de cuisine, un conseil de bricolage, un avis sur ci ou ça à un(e) ami(e), ou sur un blog, etc. ou même vous écrivez un livre de cuisine. Oooh! Crime de lèse « ergoteurs/légitimistes/légalistes » ! Vous n’avez pas fait d’études en ce sens, vous n’avez pas une belle plaque dorée devant votre porte et la carte de visite à rallonge qui va avec, quelle horreur ! Et imaginez en sus, vous êtes jeunot (jeunette) 😉 vous n’auriez donc aucune légitimité à donner cette recette ! ? ! (Et si vous êtes trop vieux… on vous traitera au mieux d’ has been …)

Oh ventre bleu ! Il faudrait donc à tout moment se poser la question : Sommes-nous légitimes à respirer, vivre, penser, agir ? (Oui je sais je caricature…) Je dis OUI ! Mais sans emmouscailler les autres. La légitimité c’est un peu comme la Liberté elle s’arrête ou commence celle des autres … non ? !

La « légitimité » tiendrait donc plus de la confiance que du pouvoir …..

Aïe ! Attention aussi au pouvoir de la confiance. Hou là ! Cela devient scabreux, pericoloso, cette histoire ! 😮

Simplement : une blouse blanche, une plaque dorée, un diplôme, etc. et aussi une grande gueule 😉 ne doivent donner d’emblée une quelconque légitimité (je vous conseillerais éventuellement de regarder le film d’A. Resnais « Mon Oncle d’Amérique » tiré des travaux du Pr. Laborit, particulièrement la séquence de l’expérience de Milgram de soumission à l’autorité…).

Ce genre de fausse légitimité, légitimité du décorum, peut mener à des dérives, excès … c’est là le danger ! D’ailleurs en tant qu’anarchiste de l’extrême centre 😛 je suis mal placée pour parler de légitimité quelle qu’elle soit ! 😉
Aïe ! Je viens de me déli…légitimer (c’est imprononçable) !! Flute alors 😆

En conclusion : avoir une certaine légitimité ne serait-ce pas juste être en mesure de  pourvoir au(x) besoin(s) de quelqu’un(s) à un moment donné ?

Car normalement, on apprend et comprend chaque jour un peu quelque chose, si on le veut et qu’on s’en donne la peine. Et on peut « légitimement » le transmettre par tous moyens…. mais seulement à celui qui le désire ! 🙂

Il y aurait encore beaucoup à dire. Mais comme je dis toujours : je ne vais pas faire ici une thèse du  énième cycle !

Quand quelqu’un vous posera cette question, vous pourriez éventuellement lui rétorquer :

« Et quelle est votre légitimité à me légitimer ou non ? »

😉 😀

(Jeu, set et match 😛 )

Quelle est  ma légitimité à écrire ça  ❓
Celle que vous m’accorderez ou pas  🙂

Plaque dorée Légitimité

 Ma légitimité de comptoir vous salue bien  😀

  😉


Pour aller plus loin :
* Dictionnaire du droit privé : Légitimité
* Wikipédia : Légitimité
Paul BASTID, « LÉGITIMITÉ », Encyclopædia Universalis
Et etc. c’est vous qui voyez et cherchez… 😉

A propos Un petit blog avisé??

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38 commentaires pour Légitimité or not légitimité ?

  1. Trigwen dit :

    J’avoue que ce billet abonde tout à fait dans le sens que je me fais de la légitimité. S’il est bien un mot qui m’horripile parfois c’est bien ce mot lancé à tous les vents par certaines personnes qui se croient plus aptes à discuter de sujets que d’autres.
    Des personnes qui, sous prétexte d’avoir une expérience, un savoir ou des diplômes, se voient bombardés « experts » par les médias et les journaleux. Les voilà devenus experts, un rôle, une spécialité qui remplacent les anciens « spécialistes.
    Ce titre qui leur est donné par des personne qui n’ont aucun légitimité pour les qualifier d’experts leur monte à la tête . C’est ainsi que nos « experts » se disent et se pensent sérieusement légitimes pour parler de sujets graves. Des « experts » si légitimes qu’ils sont capables de dire tout et son contraire en l’espace de quelques semaines sans pour autant faire amende honorable et reconnaitre qu’ils n’avaient pas légitimité à se tromper vu leur « expérience » et leu savoir.
    Mais reconnaitre qu’on s’est trompé est, me semble-t-il, l’apanage des gens intelligents et humbles, deux qualités que les experts légitimes se semblent ni connaitre ni avoir.

    Aimé par 1 personne

    • Ah oui les fameux « experts » dont les médiatiques …. 🙄
      Merci pour cette phrase : « Mais reconnaitre qu’on s’est trompé » 🙂 cela me fait penser aussi au monde « médical », quand un toubib te dit …. le mot magique : c’est « idiopathique » Et là les gens qui ne savent pas et ne cherchent pas font « aaaah …!! », alors que ce mot alambiqué veut juste dire « On ne sait pas d’où ça vient » ! 👿
      Mais se cacher derrière un mot savant qui en impose ça ils savent, ils sont experts ! grrrr
      Bonne journée, merci d’être passé. 🙂

      J’aime

  2. Je fais mieux, je te lis à 00h27. J’ai bien aimé ton article. La légitimité se reçoit comme la confiance. C’est une donnée subjective selon les personnes selon les circonstances. J’ai bien aimé la question. Bonne nuiiiiit…. rzzzzzzzzzz

    Aimé par 1 personne

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